Le point sur les versions disponibles de GRASS en fonction de votre système d'exploitation et un bref aperçu des interfaces modulaires que vous pouvez utiliser.
Une courte histoire de GRASS
La génèse
GRASS GIS nous vient de la nuit des temps ou presque, plus précisément  de l'an de grâss 1980 - date de son développement par un laboratoire du  Corps du Génie de l'Armée des Etats-Unis qui se consacrait entre autres à  l'aménagement et à la gestion des sols. En 1991, on décida de le mettre  à disposition sur internet et GRASS 4 commence ainsi son tour du monde.  Il fait ainsi son entrée dans plusieurs départements de recherche en  géographie/télédétection, notamment à l'Université de Hanovre en  Allemagne ou à la National Taïwan University.
De son martial passé,  GRASS a conservé l'essentiel, à savoir, son noyau.
Le temps de l'Open-Source (et des cerises aussi)
A partir de 1998, Markus Neteler coordonne les efforts d'une équipe de  développeurs internationaux pour renforcer les fonctionnalités et  l'interface de GRASS. GRASS 5, désormais sous licence GNU GPL, sort dès  1999. Le travail de cette équipe aboutit en 2005 à la sortie de GRASS 6.  Et bien sûr, son développement se poursuit aujourd'hui : le meilleur  reste toujours à venir...
Choisir une version
GRASS 5.4
- fonctionnalités image et raster
 - n'est actuellement plus maintenu (sauf bug majeur)
 
GRASS 6.0 (stable release) et GRASS 6.1 (unstable release)
- fonctionnalités image, raster et nouveau moteur vectoriel avec fonctionnalités complètes
 - interfaces graphiques Gestionnaire SIG (tcl/tk), QuantumGIS (Qt), JavaGRASS (Java)
 - correction rapide et professionnelle des bugs. Dans cet esprit, toujours préférer la version en développement (dite 'unstable').
 
Vous préférerez installer GRASS 5 si :
- Vous n'avez besoin que de couches et de fonctionnalités raster ou images (recalage, déformation géométrique, filtrage, transformées de Fourier et de Brovey, conversion HIS->RGB et vice-versa, algèbre de carte, etc.)
 - L'utilisation d'une interface "rugueuse" et du passage de commande en console ne vous dérange pas (utilisateurs chevronnés de ArcInfo, nostalgiques de HP-UX vintage edition).
 - Vous êtes le genre de personnes qui trouve que les 33 tours et les 45 tours qui craquent, donnent tout leur charme à la musique (c.f. High Fidelity de Nick Hornby).
 
Vous préfèrerez installer GRASS 6 si :
- Vous avez besoin de fonctionnalités images et rasters mais aussi d'un moteur et de fonctionnalités vectorielles complètes (numérisation, gestion de la topologie, analyses réseaux, etc.)
 - Vous aimez les interfaces graphiques conviviales fournies en assortiment.
 - Comme les fruits de mer, vous préfèrez quand c'est frais.
 
Installer GRASS sur sa machine
GRASS GIS dans ses versions les plus récentes (GRASS 5.4 & GRASS  6.x) est disponible pour de nombreuses plate-formes et systèmes  d'exploitation courants : parmi ceux-ci les Unix, Linux et MacOSX, ainsi  que Windows (NT, 2000 et XP).
Des paquetages précompilés  facilitent son installation pour les utilisateurs néophytes (et les gens  pressés..!) En voici une revue sommaire en ce qui concerne la dernière  version de GRASS 6.x :
Pour Linux
Distributions utilisant apt-get : Debian/GNU (GRASS 6.0 stable release  ou GRASS 6.1 unstable), Ubuntu (GRASS 6.0 stable release, plug-in QGIS  0.7.4 en option - sans vitres électriques)
Distributions utilisant  les RPM : Fedora, Suse, Mandrake/Mandriva (GRASS 6.0 stable release)
Pour MacOSX
Maintenu par Lorenzo Moretti (GRASS 6.0 stable release ou GRASS 6.1 unstable)
Pour Windows
- Cygwin GRASS 6.0
- en tous points identique à un GRASS pour noyau Unix
 
- WinGRASS 6.1, c'est-à-dire GRASS natif pour Windows, fourni systématiquement avec l'interface QGIS
- facile à installer, il faut simplement décompresser une archive
 
Choisir une interface
Le Gestionnaire SIG (en tcl/tk)
Il s'agit de la toute dernière évolution de l'interface originelle de  GRASS. Notez qu'elle est moins étoffée sous GRASS 6.0 que sous GRASS 6.1  (paramétrage de l'apparence des couches à l'intérieur de la fenêtre de  commande principale).
Ses caractéristiques sont l'affichage des  couches à l'intérieur de petites fenêtres graphiques autonomes (les  moniteurs, au nombre de 7) qui vous permet par exemple d'afficher des  couches sans nécessairement les superposer ou d'afficher des couches  centrées sur des zones différentes, ou à des résolutions distinctes.
En outre, les modules de chaque  commande GRASS s'ouvrent dans de petites fenêtres graphiques autonomes. A  tout moment, la console GRASS, lancée en arrière-plan, reste  disponible.
QGIS
Très ressemblante à l'interface d'autres SIG bureautique. Elle est, de  façon quasi-unanime (bien qu'il y ait toujours des esprits chagrins...),  considérée comme très confortable (notamment fonctions de zoom et de  pan sur la carte, requête interactive, consultation du contenu des  tables attributaires, opérations de croisement de couches vectorielles,  etc.) et plutôt jolie - ce qui n'est jamais complètement superflu.
Les  modules GRASS sont accessibles par l'intermédiaire de la GRASS ToolBox  (deux marteaux croisés sur fond de logo GRASS). (Attention les  fonctionnalités GRASS ne seront accessibles que si vous allez dans  Plugin>Plugin Manager et que vous cochez la case GRASS). 
La  console GRASS peut être appelée en cas de besoin, en bas de la GRASS  ToolBox. Certains modules GRASS manquent encore à l'appel mais leur  ajout ne saurait tarder.
JGRASS
Très semblable aux interfaces de SIG bureautique, elle est aussi  confortable, et pratique pour la personnaliser et l'adapter à ses  besoins métiers : les scientifiques qui l'ont développé lui ont  d'ailleurs ajouté une barre d'outils dédiée à l'analyse hydrologique.
La  console GRASS est active en permanence en bas de la fenêtre principale.
JGRASS a bien entendu besoin d'un  interpréteur Java pour fonctionner.
Et comme aurait pu écrire  Julio Cortazar, tous les GRASS le GRASS...
    Site officiel :
    GRASS GIS